Points de vue sur l'actualité

Le moral en berne de la France d'en bas

La présentation de son premier budget aura été, pour Jean-Pierre Raffarin, un exercice particulièrement périlleux. Il est maintenant acquis que le déficit du budget sera supérieur aux prévisions, la croissance n'étant pas au rendez-vous. Les principes du pacte de stabilité européen ne sont pas remis en question, mais son échéance pourrait bien l'être. En cette période de conjoncture incertaine, on ne saurait reprocher au Gouvernement ou à l'Union Européenne, de faire cette distorsion aux engagements européens antérieurs. Ce qui pose question aux syndicalistes, comme d'ailleurs sans doute à nombre de Français, c'est l'utilisation qui est faite de ces marges budgétaires. Quels sont les signaux adressés à cette France d'en bas à laquelle le Premier Ministre disait accorder tous ses soins ?

La CFTC a bien noté l'effort concernant l'impôt sur le revenu, ainsi que différentes mesures, au demeurant légitimes, mais qui ont en commun de ne toucher que les Français les plus aisés. L'autre dépense majeure de ce budget, on la connaît : il s'agit bien sûr des baisses de charges patronales, plus d'un milliard d'euros, que le Gouvernement défend au motif que cette mesure sert l'emploi. La CFTC aimerait en être aussi sûre que lui. Les Français ne s'y sont pas trompés qui, interrogés dans un récent sondage, déclarent préférer majoritairement, aux baisses de charges et même à celle de l'impôt sur le revenu, une diminution de la TVA. qui se traduirait immédiatement dans le panier de la ménagère. Ces résultats confortent la revendication de la CFTC. qui demande depuis longtemps une diminution de cet impôt indirect sur les produits nécessaires à la vie courante et ceux des industries à forte main-d’œuvre. A quand les mesures qui redonneront le moral aux Français ?