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Assurance chômage : Des mesures nécessaires pour contrer le déficit de 3,7 milliards d'euros

Le régime d'assurance chômage devrait accuser cette année un déficit de 3,7 milliards d'euros, qui pourrait atteindre 5,1 milliards d'euros en 2003, si rien n'est fait. Mardi 17 décembre débutaient donc les négociations entre partenaires sociaux pour trouver une solution à la situation financière critique de l'UNEDIC. Cette situation financière a une double cause : l'accroissement important du nombre de chômeurs indemnisés, 420 000 de plus en moins de deux ans, et un niveau d'indemnisation plus élevé (non-dégressivité et indemnisation sur une période plus longue). Deux solutions au problème sont envisageables. Soit l'on augmente les cotisations, soit l'on diminue l'indemnisation. Pour Michel COQUILLION, qui conduisait la délégation CFTC aux négociations, "il faut toucher le moins possible à l'indemnisation. La CFTC refuse de rétablir la dégressivité et privilégie l'accroissement des cotisations des salariés et des entreprises". La CFTC souhaitait également revoir la question des chômeurs de plus de 55 ans car les "entreprises utilisent un peu trop cette catégorie des salariés pour régler leurs problèmes économiques et d'emplois du fait des dispositions de l'UNEDIC pour les plus de 55 ans", poursuivait Michel COQUILLION. Les nouvelles mesures devraient avoir un effet immédiat pour les nouveaux chômeurs, mais la CFTC devait poser comme revendication une progressivité des mesures pour les chômeurs déjà indemnisés et une non-remise en cause pour les plus de 55 ans déjà indemnisés. La CFTC préconise le non-remboursement de la dette de 1,2 milliards auprès de l'Etat sur le motif des sommes ponctionnées par les gouvernements successifs dans les caisses de l'UNEDIC. Elle est aussi favorable à l'emprunt. "La priorité des gestionnaires de l'Unedic est de passer ce mauvais cap, car nous nous attendons à une amélioration naturelle de la situation, compte tenu de la démographie et des perspectives économiques", explique Michel COQUILLION. Ainsi les mesures à effet rapide et l'emprunt se justifient.