Points de vue sur l'actualité

Ventre qui a faim n'a pas d'oreilles

La dernière étude menée par la DARES (Ministère des Affaires Sociales du Travail et de la Solidarité) sur le dispositif TRACE conforte les revendications de la CFTC Les jeunes les plus éloignés de la qualification, sortis du système scolaire en fin de scolarité obligatoire (niveau d'étude inférieur au baccalauréat), ne tirent qu'un bénéfice mitigé du dispositif. Dès 1992, la CFTC préconisait un dispositif construit à partir d'une évaluation globale du jeune. Il devait permettre une prise en charge des situations de grande précarité et la résolution des problèmes liés à la santé, le logement, l'alimentation, la vie sociale. Pour la CFTC, l'objectif poursuivi doit être l'accès à un dispositif de formation en alternance afin de garantir l'accès et le maintien sur le marché de l'emploi. Enfin, l'ensemble des services publics de l'emploi doivent conjuguer leurs compétences pour créer sur chaque territoire une dynamique dans la prise en charge de ces jeunes. Depuis plus de quatre ans, la CFTC n'a eu de cesse de dénoncer :

  • les dérives que pouvaient constituer les embauches en CES ou CDD saisonniers;
  • l'absence de prise en charge effective sur un moyen terme des situations de grande détresse sociale des jeunes sans aucun revenu et isolés;
  • la segmentation des publics dans la prise en charge entre les différents secteurs du service public de l'emploi maintenant un grand nombre de jeunes éloignés de l'entreprise.

Les objectifs quantitatifs ne présentent aucun intérêt s'ils ne garantissent pas l'accès à un emploi pérenne. La CFTC souhaite que le dispositif fasse l'objet d'une nouvelle orientation et que des objectifs qualitatifs lui soient assignés afin de garantir l'accès à la qualification vers l'emploi de l'ensemble des jeunes et notamment des plus défavorisés.