Points de vue sur l'actualité

Les projets du Ministère des Affaires Sociales,
du Travail et de la Solidarité

Le 6 septembre 2002, François FILLON, Ministre des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité, a consulté la commission nationale de la négociation collective sur :

Le SMIC

La revendication essentielle de la CFTC d'un alignement rapide des SMIC par le haut est satisfaite. Les salaires les plus bas sont les plus revalorisés jusqu'à 11,4 %. Mais le SMIC ne bénéficie plus de progression du pouvoir d'achat pendant trois ans.

Les abattements de charges

La CFTC reste réservée sur les aides aux entreprises. Celles-ci doivent être conditionnées à un engagement réel et mesurable des entreprises. La CFTC est satisfaite que le manque à gagner soit intégralement compensé pour les organismes sociaux, mais les sommes engagées risquent de faire défaut si les déficits se creusent dans la protection sociale.

L’assouplissement des 35 heures

Le Ministre publierait un décret portant le contingent légal d'heures supplémentaires de 130 à 180 heures pendant des négociations sur l'assouplissement des heures supplémentaires. Le Gouvernement examinerait avec les partenaires sociaux la suite à donner au décret. La CFTC s'est prononcée pour une mise en œuvre intelligente et négociée des 35 heures. Elle n'exclut donc pas des négociations de branches visant à assouplir, mais elle est inquiète concernant les effets possibles sur les rémunérations, l'organisation du temps de travail et l'emploi. Les négociations 35 heures de branches ou d'entreprises ont conduit à des accords donnant-donnant qui échangeaient les 35 heures et des emplois contre de la flexibilité ou de la modération salariale. Cet équilibre est remis en cause. La CFTC veillera à ne pas laisser remettre en cause les 35 heures et à ce que les salariés bénéficient de contreparties équilibrées. La CFTC a renouvelé sa demande que le texte reprenne les dispositions sur les conditions de validité des accords de branches (absence d'opposition de la majorité des organisations).

Forfait cadre

Les nouvelles dispositions prévoient d'inscrire la notion d'autonomie d'organisation comme critère dans la loi. Pour la CFTC, la notion de salaire doit aussi être prise en compte dans la qualification de cadre.

Le compte épargne temps

La CFTC refuse la monétarisation (gestion en euros et non en jours) de la gestion du compte : que vaudront dans dix ans les jours épargnés aujourd'hui si le salarié veut les utiliser pour un projet (par exemple une formation ou un départ anticipé en retraite) ?

Les questions qui se posent maintenant

En réponse aux partenaires sociaux, le Ministre a annoncé que le débat serait maintenant parlementaire, ce qui ne peut que renforcer nos inquiétudes car l'idéologie risque fort de l'emporter sur le pragmatisme. Les branches seront donc, très probablement, appelées à négocier dans des conditions très difficiles. Il faut donc dès maintenant s'y préparer.