Le droit dans la Fonction Publique

Coup de tabac sur le CFA

Alors que les discussions sur la réforme des retraites doivent s'ouvrir début 2003, le ministre de la Fonction publique, Jean-Paul DELEVOYE, avait annoncé, le 31 octobre 2002, l'extinction progressive du Congé de Fin d'Activité (CFA)

Ce dispositif permettait aux fonctionnaires et agents des trois fonctions publiques âgés d'au moins 58 ans d'anticiper leur départ à la retraite dès lors qu'ils justifiaient soit :

  • de 37,5 ans de cotisations et de 25 années de services publics,
  • soit de 40 ans de cotisations et de 15 années de service.

Cette condition d'âge n'étant toutefois pas opposable aux agents justifiant de 172 trimestres validés de cotisations et de 15 années de services publics effectifs.

Trois motifs sont invoqués pour arrêter ce dispositif :

  • La suppression dans le secteur privé d'un mécanisme comparable, à savoir l'Allocation de Remplacement Pour l'Emploi (ARPE).
  • Son incompatibilité avec "les perspectives démographiques à court terme dans la fonction publique qui devraient inciter les fonctionnaires à ne pas anticiper la date de leur départ en retraite".
  • Enfin, le coût de la mesure : 307 millions d'euros en 2000 pour la seule fonction publique de l'Etat.

Des conditions plus restrictives

Un amendement au projet de loi de Finances pour 2003, présenté par le Gouvernement, a été voté par l'Assemblée Nationale afin de modifier la loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 qui avait institué le C. F. A. pour une période initiale d'un an. prorogée depuis lors chaque année.

A compter du ler janvier 2003, ne pourront plus accéder an C. F. A. que :

  • Les agents justifiant au 31 décembre 2002 de 172 trimestres (43 ans) validés de cotisations tous régimes confondus et de 15 années de services publics effectifs à la fin de l'année 2002.
  • Les agents nés avant le 1er décembre 1946 dès lors qu'ils remplissent cumulativement deux conditions : 160 trimestres de cotisations (40 ans) et 15 années de services publics effectifs.
  • Les agents nés avant le 31 décembre 1944 dès lors qu'ils justifient de 150 trimestres de cotisations (37,5 ans) et de 25 années de services publics effectifs.

Les agents qui, au 3l décembre 2002, justifient des conditions d'âge mais pas de celles liées à la durée de cotisations et d'années d'activité, pourront prétendre au congé une fois ces conditions remplies. Le souci du Gouvernement est, en effet, de "ménager au maximum des personnels qui ont atteint aujourd'hui l'âge pour bénéficier dans les années à venir d'un CFA".

Un dispositif injuste

La CFTC avait demandé au ministre de la fonction publique de proroger pour l'année 2003 le dispositif actuel de Congé de Fin d'Activité et ceci dans l'attente de la négociation sur les fins de carrière que le ministre compte engager en 2003.

Le texte proposé est incohérent et injuste puisque selon sa date de naissance, un agent pourrait partir en CFA avec 150 trimestres, alors qu'un autre, qui aurait travaillé plus longtemps ne le pourrait pas.

La méthode utilisée est maladroite et va rendre encore plus difficile la négociation du dossier "retraite".

La CFTC demande au Gouvernement de revoir sa copie sur le CFA afin que les agents ayant eu de longues carrières, puissent avoir le droit de partir en retraite avec une pension à taux plein sans aucune condition d'âge, même avant soixante ans.

La CFTC enregistre avec satisfaction que le rapporteur spécial de la commission des finances a pris en compte l'injustice qui touche tous les agents nés en 1947 et après (ayant au moins 40 ans de cotisations) en demandant au Gouvernement de les intégrer dans le dispositif.

Le texte peut encore être amendé dans ce sens par le Gouvernement, avant le vote définitif par l'Assemblée Nationale.